Blogger Template by Blogcrowds

Dimanche.
Le soleil brille, les cloches des églises environnantes sonnent comme toujours autant qu'elles le peuvent, les gars du chantier au coin de la rue s'affairent (ce n'est apparemment pas le jour du seigneur pour tout le monde), les voisines philippines prisonnières de leur condition briquent la cuisine et étendent le linge (ce n'est pas le jour du seigneur pour tout le monde bis), on nous annonce sur facebook que ça a pété quelque part dans Beyrouth, les scooters passent à toute allure dans la rue, au loin la mer scintille et deux filles se préparent à prendre leur petit déjeuner en terrasse en toute insouciance.
Tout est normal.
Tout est normal.
On décide de donner un but à notre journée : trouver l'ancienne gare du quartier, soit disant une petite merveille conservée mais très loin des attractions touristiques. Un trésor pour qui sait lire une carte beyrouthine et ne pas être frustrée à tourner en rond, en carré, en losange.
Sur le chemin, on observe les détails de la rue dont les magnifiques fenestrations, toujours rangées par trois, toujours arrondies, toujours sculptées. Les portes, les anciennes enseignes de commerçants, les richesses de ces belles maisons bourgeoises côtoyant l'abandon des autres pour ne pas dire les ruines, les veilles Mercedes rouillées et les Audi flambant neuves.

Lorsque je remarque une ruelle avec un mur rose parsemé de chouettes noires peintes au pochoir. Au milieu, un magnifique poème décrivant la difficulté d'aimer à la libanaise lorsqu'on a 20 ans. Au bout de la ruelle, se dresse un vieil escalier en pierres et de magnifiques demeures dont une couleur framboise vieillie. J'adore les framboises.
On s'y aventure et basculons à une autre époque : du fer forgé, des palmiers, de la mousse sur les pierres, une végétation luxuriante, et encore des maisons cachées comme à l'abri de tout, et surtout du temps qui passe. On s'attarde aux détails, on regarde derrière les portails, on devine les jardins, on aperçoit des terrasses, on plonge ailleurs comme des anges.



On arrivera au bout de l'impasse, impressionnée par cette découverte avec comme une envie de s'arrêter là, de compter les secondes, de chercher les fourmis et de jouer avec. Pause. On a découvert un royaume, on porte de grandes robes et on s'assoit ici, sur le rebord de l'escalier à attendre notre pigeon voyageur, en scrutant le ciel et les images blanches.
C'est dans ma tête, c'est comme dans les livres que je lisais enfant, c'est un peu merveilleux.
Je sais maintenant pourquoi il y avait des chouettes à l'entrée de cette ruelle.

On trouvera finalement la gare, ou plutôt, l'entrée du passage pour pouvoir s'y rendre.
Malheureusement, impossible de le faire le dimanche.
On est un peu déçue, mais pas tant que ça. On a découvert toutes sortes de trésors cet après-midi là.

8 becs michokotés:

C'est chouette ma belle. tes mots, la photo, les sentiments, les émotions, les couleurs et les odeurs, le bruit de la vie.
Merci de nous faire partager chaque jour.
Merci de nous donner un peu de toi.

23 mars 2010 à 11:04  

C'est toujours ces trésors découverts au hasard qui me plaisent le plus. Et ta photo me donne envie de voyager...

24 mars 2010 à 08:35  

Des pensées au passage, désolée je manque de tps pôur te lire....
bsious
auré

25 mars 2010 à 11:50  

c'est beau... tes mots sont beaux, la photo est belle...
je plane complètement...
bisous
PS. j'ai lu sur le blog d'Aurélie que vous programmiez votre rencontre! quelle belle surprise! je me demande où aura lieu la rencontre!

25 mars 2010 à 17:22  

mais où es-tu ?
bizzzzs

8 mai 2010 à 06:35  

très très bien ton lien ! merci de me l'avoir fait découvrir :)

27 mai 2010 à 16:48  

Toc toc...y'à qun?
bisous
auré

14 juillet 2010 à 11:24  

mais si t'es plus ici, serais-tu ailleurs ?????

24 août 2010 à 18:41  

Article plus récent Article plus ancien Accueil