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Samedi soir, retour en force à Montréal. À peine sortie de l’aéroport, je pars chez mon collègue de travail avec mes bagages, avec comme but de nous retrouver autour d’un verre (ou 2, ou…) de gin-tonic avant le concert. Nous sommes quatre : le collègue, sa blonde, son meilleur ami et moi.

…Aparté…
C’est de ce dernier dont je dois vous parler, car il me semble que j’ai omis de vous conter quelques broutilles. Je ne suis pas ironique, ce sont vraiment des broutilles. Le meilleur ami de mon collègue de travail, que nous appellerons l’AS (comme Ami S----), m’a toujours fait un drôle d’effet, même à l’époque où j’étais avec chumy. Comment dire… oui, à la base, j’ai toujours été attirée par lui, tout simplement. Certainement à cause de son humour, sa sensibilité, son extrême gentillesse, ses yeux pétillants et son rire qui change chaque trimestre (c’est un attrapeur de rires comme je suis une attrapeuse d’accents). Vous êtes en train de vous dire que waaOOoooOOw il est exceptionnel, youuhhouuu Mandy n’a qu’à sauter dessus. C’est sans compter sur ses squelettes, que nous avons certes tous, mais qui pour moi me font un peu peur. Premièrement, il a tendance à être souvent déprimé. Il a aussi mal géré son argent à un moment donné ce qui fait qu’il a une assez grosse dette à rembourser (il compte faire une demande de faillite d’ailleurs pour s’en sortir). En amour, apparemment, il est amoureux les 3 premières semaines puis plus rien, et arrête la relation. Il a bien eu une blonde pendant 7 ans, mais sans jamais vivre ensemble à cause de la distance.
Bon, voilà en gros le personnage.
Comme tout Québécois qui se respecte, gentil et bien attentionné, il est du genre à te prendre dans ses bras, à te faire des compliments super trognons, mais surtout, il ne faut rien s’imaginer, ce n’est pas de la drague, ni même de la séduction. C’est comme ça ici, c’est du bluff.
Et c’est bien là le problème. Au fur et à mesure que nous nous croisons depuis 4 ans, on est du genre à se prendre dans les bras. Et moi, je suis attirée. Et lui je ne sais pas (en fait, je ne crois absolument pas). Et chaque fois que je le vois, je suis amoureuse comme on peut l’être à 15 ans : à rêver qu’il se passe quelque chose qui ne se passe jamais, à interpréter des gestes anodins, à chercher une façon, un moment, où il me regardera dans le blanc des yeux et où nous rirons à gorge déployée, où nous serons côte à côte. Tout ça pour l’enlever de ma tête les jours suivants, car je sais qu’il ne se passera jamais rien.
Cette dernière année, nous nous sommes un peu rapprochés, amicalement parlant. On s’échange de temps en temps quelques courriels où l’on parle de nous, où on demande des nouvelles de l’autre. Une fois, nous nous sommes vus pour boire une bière. Plusieurs fois, je lui propose de l’inviter à souper, il accepte gentiment, mais une date n’est jamais fixée. Moi je ne veux pas insister et lui n’insiste jamais.
Et pour autant, il est là, à quelques rues de la mienne, avec ses gentils mots, et son parfum extraordinaire.


…Retour au récit…
Nous partons au concert. Je suis en plein décalage horaire, j’ai 3 légers gin-tonics dans le corps. Je vois bien que l’AS n’est pas dans une forme olympique. Je lui dis que je le remarque tout en le prenant par le bras. Il me dit que ce n’est pas si pire, que ça va aller. Nous serons côte à côte une bonne partie du concert, on se prendra un peu dans les bras afin de se balancer sur le rythme de ces mélodies qui nous unissent. On échangera quelques regards, quelques sourires.

...Pause publicitaire... extrait du concert (pour toi Marie !)



Quel sex appeal ce Dave... graaaoooOOooowww

En sortant du concert, nous avons tous un litre de bière de plus dans l’estomac, un sourire sur nos lèvres, et on est regonflés à bloc. Le couple est collé serré. Je prends donc le bras de l’AS avec comme bonne excuse que je suis vraiment fatiguée, décalage horaire oblige (entre nous, c’était vrai et si arrangeant d’avoir ce formidable prétexte), et qu’il faut me « soutenir ». Nous marcherons, nous nous quitterons des bras, et nous atterrirons dans un bar bondé pour l’after concert DM. Musique électro-industrielle, un cosmo, on se met à danser avec la blonde du collègue pas blonde pour un sou. On va chercher nos gars parce que quand même hein… ça va faire… alcool + fatigue = je rentre dans la danse un peu en transe et laisse aller mon corps au rythme de la musique. Il me faut bien ces deux éléments pour danser là-dessus, sinon, impossible. On ne dansera pas des heures et repartirons, de nouveau bras dessus – dessous. Non, c’est pas vrai, main sur la taille, sous la veste même, et encore pire : sous le tee-shirt en ce qui concerne la mienne. J’avais envie de toucher sa peau. Il se laisse faire, j’en profite. Il me parle des bourrelets qu’il pense avoir, mais qu’il n’a même pas, sauf s’il tire sa peau. On parle de nous tout en marchant. De temps en temps, je me colle plus proche, l’enlaçant avec mon autre bras, le serrant contre moi, car ce qu’il vient de me dire me touche ou pour lui témoigner ma solidarité, mon affection. J’adore son parfum. Il est très épicé, assez fort même, mais j’adore. Si j’étais assez grande, je collerais mon nez dans son cou pour en prendre une grande et longue bouffée. Je rêve de passer une nuit collée à ce corps et à cette odeur. Je rêve de cette nuit silencieuse en petite cuillère. Je rêve d’avoir le courage de le lui demander, en toute amitié, promis juré.
Arrivés à destination, je récupère mes bagages, dis au revoir à mon collègue et à sa blonde brune, puis monte dans un taxi avec l’AS, puisque nous habitons le même quartier.
Au moment de nous quitter, nous nous embrassons sur les deux joues, comme toujours. Je lui propose de venir souper un soir à la maison, comme toujours, en lui affirmant que je cuisine très bien. Il n’en doute pas, et me dit oui, comme toujours. On finit par se dire de prendre soin de nous, comme toujours. Et je sais que je n’aurai pas de ses nouvelles avant un mois ou deux, comme toujours.
Il est 2 heures du matin. J’arrive chez moi. Saïmon me hurle après que c’était bien long cette absence. Mon nouveau voisin fait une énorme fête. Je monte donc me présenter et lui dire que je rentre de voyage exténuée. Il s’excuse, il a voulu me prévenir, mais j’étais absente, le party est au maximum, il m’invite à boire un verre. Au point où j’en suis, je dis oui. De toute façon, je comptais m’allumer une dernière cigarette. Il me sert un énorme rhum brun sur glace que je ne finirai pas. Il est comédien, adorable et splendidement gay. Je leur souhaite de continuer le party, d’être heureux, je sais qu’avec mes boules quiès ils ne me dérangeront pas.
Allongée dans mon lit moelleux, à moitié nue, je m’allonge sur le dos. J’entends mon cœur battre avec les boules de mousse dans les oreilles. Mon bras gauche repose sur le coussin ordinairement solitaire. Je me retourne légèrement vers la gauche. Mon nez est plus proche de mon poignet. J’adore ce parfum. Je ne sais pas pourquoi, mais il me rassure. Jusqu’au bout de la nuit, j’en profiterai, car jusqu’au bout de la vie je vivrai comme il se doit.
Il est mon AS, plus fort que le Roi, ou plus faible qu’un deux, suivant à quel jeu nous jouons.



Deviendra grand

Plus que deux jours.

C'est toujours pareil les vacances, au début c'est "waaooOOowwww coOOol, j'ai le temps de faire plein de choses, regarde aujourd'hui j'ai glandé avec mon café/clope du matin, pis j'ai fait à bouffer, pris l'apéro, mangé jusqu'au dessert chantilly, waooofff déjà 15h on va se faire une tite activité tranquilou, ouuuhhhh mais ce sont les soooOOooldes !!!! ahhh c'est l'heure de l'apéro, allume le barbeuk frangin j'te sers un jaune, bon une petite contrée maintenant pour digérer ???"

Et là, bin merde alors, plus que deux jours. Mais elles ont filé où ces vacances ? Elles ont pris le TGV ou quoi ? Bon, je vais pas me plaindre, pour vrai j'ai fait plein de trucs, après Marseille je suis partie en Lorraine, j'ai vu Strasbourg sous la pluie, Nancy sous les nuages, Kitty et Metz sous le vent, Europa-Park sous un temps mitigé, et la terrasse du papounet sous un parasol. Je serais bien allé voir le Struthof mais bon... les jours où il faisait beau on voulait continuer d'être joyeux vous voyez... N'empêche que la prochaine fois, je me le fais quand même (et je me refais Kitty aussi, parce que ça c'est trop "Youuhhouuuu").

Maintenant, je connais bien mon neveu : j'anticipe le deuxième effet kisskool du rot en mettant le bavoir à l'horizontale, comme ça plus de lait caillé dans le décolleté. Il m'a tout de même eu sur la cuisse ce midi, certes... C'est pas de sa faute, il est vachement content. Toujours en train de sourire ou d'éclater de rire. Il fait bien la gueule quelquefois mais là c'est nous qui sourions, il est trop drôle quand il fait gnagnagnagnagnagna avec sa tite bouche. Quand je pense qu'il est fort probable que la prochaine fois que je le verrais il marchera et parlera un tout petit peu... (points de suspension signalant un moment d'émotion que je ne saurais exprimer là maintenant)

Pour me donner du courage, je me dis que dès mon arrivée à Montréal m'attendent mon lit douillet, Saïmon mon chat tout doux que j'ai bien hâte de caresser et le concert de Depeche Mode. Puis-je autant dire vivement samedi ???


Et de une !

Ciel bleu tous les jours que les Alpes font.

Neveu adorable, beau comme un coeur, qui sourit et fait des petits vomis de lait sur les jupettes toutes proprettes (voire neuves). A même réussi à vomir dans mon décolleté en plein magasin de fringues.
Deux surnoms : cucul toxique et crapaud/crapaousse (si on le dit à la provençale).

Promenades en centre ville, balade en montagne, glandage autour d'une table avec plein de gens qui parlent fort avé l'assen, rencontre avec des vieux copains d'adolescence (même un de mes ex, trop bizarre), merguez, courgettes et salades du jardin bio, pétanque, apéro, lecture, petite beuverie entre amies, belotte et rebelotte, pizzas au feu de bois fait maison.

Demain départ pour Marseille : deux jours entre amies avec au programme Bonne Mère, gare St Charles, Vieux port, bouillabaisse, Estaque, mer et plage, 6 heures de bus quand même aller/retour. Faut le vouloir et je le veux. Fesses et ventre blanc, besoin de flotter dans la Méditerranée seins nus rienàfoutre, besoin d'amies, envie de Canebière et de gens qui chantent, de ce bordel unique.

Puis départ pour loin. Très loin et très différent, le noooord, là où il y a les nuages et les mirabelles. Mais aussi papou, Kitty, Europa-Park, Strasbourg, Gewürztraminer et flammekueche.

Voilà, nouvelles rapides, succinctes et désordonnées.
Quand même plus long qu'une carte postale, ne vous plaignez pas non plus d'abord.

Z'à bientôt, vers la deuze.

Voilà, maintenant que mon premier devoir de DH est fait, je peux partir me reposer (pour toutes celles qui sont au courant, ça s'est bien passé, les futurs sont ra-vis).

Dans 3 jours je m'envole en Terre Hexagonale chatouiller les mini petons du neveu le plus chouette du monde. Peut-être aurez-vous de mes nouvelles si j'accède facilement à un réseau wifi du fin fond des Alpes magnifiques (hors de question de laisser des traces de ma vie virtuelle sur un ordinateur familial).

Je vous souhaite de formidables vacances, et vous laisse sur le dernier -M- que je viens juste de découvrir (et à qui j'en veux énormément de ne pas avoir attendu mon retour pour le présenter, Méchant -M- !!!).

À bientôt bande de vous toutes, peaufinez votre bronzage, mangez plein de crèmes glacées, lisez un bon roman de 538 pages, et dansez sous les feux d'artifice. Je vous retrouve pleinement à la fin juillet.


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