C'est noël à Beyrouth.
Il y a des lumières multicolores qui scintillent dans les rues, il y a de l'effervescence dans les épiceries, il y a une fanfare avec des lutins dans le centre commercial, et il y a de la dinde au menu du jour chez notre petit restaurateur préféré. De la dinde avec une sauce épicée, du riz, et une multitude de noix, fameux !
C'est noël, et la veille au soir, il y a eu la messe de minuit à minuit pile, dans une église bondée avec sa chorale et ses messages de paix. Nous réalisions que pour la première fois de notre vie, nous célébrions noël à la bonne heure, exactement.
C'est noël, et même sans notre famille, même au bout du monde, on était bien, sous le soleil ou sous l'averse, sous les 15 degrés et notre parapluie.
C'est noël, et le temps passe trop vite pour retourner nos manches et faire des petits biscuits. On préfère aller au cinéma du quartier, comme 7 autres personnes, aller voir Avatar sans trop savoir ce que c'était. Ce n'est pas en 3D, mais c'est en V.O. sous-titré en arabe et en français. On a même eu droit à une pause de 5 min pour faire le changement de pellicule. Malgré tout, moi je ne me plains pas de cette attente forcée , je connaissais déjà la fin dès les premières 15 minutes du film, et quoi qu'en dise tout le monde, mon expérience avatarienne avait un goût spécial.
C'est noël, et comme tout le monde, on a un sapin. Il fait 20 cm de haut et c'est un rescapé. Il doit avoir 4 branches et demi. Nous n'avons aucune décoration de noël mais plein de bijoux qui feront l'affaire. Nous n'avons pas de crèche, mais on plein d'humour et des magazines pour chercher nos personnages.
Et voilà comment on se retrouve, un 25 décembre à Beyrouth, avec un noël et son sapin surnommé "fanfreluche et rock'n roll" :
Il y a des lumières multicolores qui scintillent dans les rues, il y a de l'effervescence dans les épiceries, il y a une fanfare avec des lutins dans le centre commercial, et il y a de la dinde au menu du jour chez notre petit restaurateur préféré. De la dinde avec une sauce épicée, du riz, et une multitude de noix, fameux !
C'est noël, et la veille au soir, il y a eu la messe de minuit à minuit pile, dans une église bondée avec sa chorale et ses messages de paix. Nous réalisions que pour la première fois de notre vie, nous célébrions noël à la bonne heure, exactement.
C'est noël, et même sans notre famille, même au bout du monde, on était bien, sous le soleil ou sous l'averse, sous les 15 degrés et notre parapluie.
C'est noël, et le temps passe trop vite pour retourner nos manches et faire des petits biscuits. On préfère aller au cinéma du quartier, comme 7 autres personnes, aller voir Avatar sans trop savoir ce que c'était. Ce n'est pas en 3D, mais c'est en V.O. sous-titré en arabe et en français. On a même eu droit à une pause de 5 min pour faire le changement de pellicule. Malgré tout, moi je ne me plains pas de cette attente forcée , je connaissais déjà la fin dès les premières 15 minutes du film, et quoi qu'en dise tout le monde, mon expérience avatarienne avait un goût spécial.
C'est noël, et comme tout le monde, on a un sapin. Il fait 20 cm de haut et c'est un rescapé. Il doit avoir 4 branches et demi. Nous n'avons aucune décoration de noël mais plein de bijoux qui feront l'affaire. Nous n'avons pas de crèche, mais on plein d'humour et des magazines pour chercher nos personnages.
Et voilà comment on se retrouve, un 25 décembre à Beyrouth, avec un noël et son sapin surnommé "fanfreluche et rock'n roll" :
Vous reconnaîtrez aisément Miles Davis dans le rôle de Joseph, une sublime vierge effarouchée un peu mannequin dans le rôle de Marie, Le Pape dans son plus grand rôle d'Ordre Divin, et Djiseuss the King of the day.
24 décembre - 7h47
Je ne suis pas en retard mais je suis un peu moins à l'heure. Deux touristes sont arrivés, on en attend un autre, un égyptien qui dit qu'il va arriver dans 10 minutes. Le patron connait l'heure égyptienne et dit qu'on peut y aller, il ne viendra pas ou sera bien trop en retard. Je discute avec la guide, une dame différente de la veille, et une touriste française. L'autre touriste, nous voyant parler français, s'énerve un peu, dit qu'il n'a pas déjeuné, qu'il a faim, qu'on parle tous français et pas lui. On a beau lui dire que la guide parle anglais et arabe et lui fera la visite de la même façon, il n'est pas content et s'en va. Bon, un trou d'cul en moins, c'est pas grave. On s'en va donc, le chauffeur, la guide, la touriste et moi. C'est parfait, on parle juste en français, et cette nouvelle guide est bien plus intéressante que l'autre. On peut lui poser beaucoup de questions, même les plus taboues, elle nous répond toujours sans gêne.
On se dirige vers le sud, en direction de Tyr, à quelques kilomètres de la frontière avec "leurs chers voisins du sud" (ou "la Palestine occupée") comme ils disent. Sur la route, des bananeraies sur des kilomètres, plusieurs barrages militaires avec de gros sacs de sable et des hommes en treillis et kalachnikovs comme on en voit de partout sur les routes au Liban, et puis la mer scintillante, des bidons villes, et des grands portraits de leaders religieux accrochés aux toits des maisons, des lampadaires ou au beau milieu des rond-points. Ça me fait un peu "peur" tout de même... pourquoi autant de portraits et de banderoles ? Que se passe-t-il ? des élections ? On m'expliquera que le 27 décembre on célèbrera l'achoura, une fête religieuse musulmane, rien de plus, rien de moins. Je m'expliquerai que les médias, avec toutes ses images de guerre vues ces dernières années à la télé comme dans la presse, sont bien plus puissantes dans mon esprit que je ne le pensais (et je suis certaine que vous pensez la même chose). La puissance des images, la puissance de la peur, la puissance des informations choisies, cet exemple m'aura vraiment fait réaliser à quel point les médias ont de l'emprise sur nous.
Je ne suis pas en retard mais je suis un peu moins à l'heure. Deux touristes sont arrivés, on en attend un autre, un égyptien qui dit qu'il va arriver dans 10 minutes. Le patron connait l'heure égyptienne et dit qu'on peut y aller, il ne viendra pas ou sera bien trop en retard. Je discute avec la guide, une dame différente de la veille, et une touriste française. L'autre touriste, nous voyant parler français, s'énerve un peu, dit qu'il n'a pas déjeuné, qu'il a faim, qu'on parle tous français et pas lui. On a beau lui dire que la guide parle anglais et arabe et lui fera la visite de la même façon, il n'est pas content et s'en va. Bon, un trou d'cul en moins, c'est pas grave. On s'en va donc, le chauffeur, la guide, la touriste et moi. C'est parfait, on parle juste en français, et cette nouvelle guide est bien plus intéressante que l'autre. On peut lui poser beaucoup de questions, même les plus taboues, elle nous répond toujours sans gêne.
On se dirige vers le sud, en direction de Tyr, à quelques kilomètres de la frontière avec "leurs chers voisins du sud" (ou "la Palestine occupée") comme ils disent. Sur la route, des bananeraies sur des kilomètres, plusieurs barrages militaires avec de gros sacs de sable et des hommes en treillis et kalachnikovs comme on en voit de partout sur les routes au Liban, et puis la mer scintillante, des bidons villes, et des grands portraits de leaders religieux accrochés aux toits des maisons, des lampadaires ou au beau milieu des rond-points. Ça me fait un peu "peur" tout de même... pourquoi autant de portraits et de banderoles ? Que se passe-t-il ? des élections ? On m'expliquera que le 27 décembre on célèbrera l'achoura, une fête religieuse musulmane, rien de plus, rien de moins. Je m'expliquerai que les médias, avec toutes ses images de guerre vues ces dernières années à la télé comme dans la presse, sont bien plus puissantes dans mon esprit que je ne le pensais (et je suis certaine que vous pensez la même chose). La puissance des images, la puissance de la peur, la puissance des informations choisies, cet exemple m'aura vraiment fait réaliser à quel point les médias ont de l'emprise sur nous.
Apparté : si vous voulez voir un film sur le pouvoir des images et leur l'impact, je vous conseille l'excellent, mais particulièrement subversif "Enjoy Poverty" de Renzo Martens (âmes sensibles s'abstenir).
Nous arrivons à Tyr, ville classée par l'Unesco sur la liste du patrimoine mondial de l'Humanité, cité prestigieuse, évoquée à plusieurs reprises dans la Bible. Sa position géographique ne lui a pas servi, étant une ancienne ville frontière avec la zone occupée par Israël, particulièrement touchée par la guerre de 2006. Le premier site archéologique est en bord de mer, comme une presqu'île (à l'origine, c'était d'ailleurs une île). Nous sommes les premières arrivées, seules au milieu des vestiges du passé. Sous le soleil matinal, nous admirons encore des colonnes romaines avec des chapiteaux magnifiquement sculptées plus saisissantes encore que celles de Byblos, des arènes (ou ce qu'on en devine), des thermes, un atelier de verre (qui, avec le pourpre, ont permis à la ville, au Xème siècle av. J.C. d'être très prospère), un sarcophage avec une sculpture de Méduse. Et puis cette lumière, la mer, les mosquées au loin, les palmiers... quel dépaysement... Le second site archéologique de Tyr commence par une voie Byzantine, de couleur ocre et merveilleusement conservée, avec ses dalles et ses portes.
Nous croiserons un columbarium, une chapelle funéraire (c'est de ce site que plusieurs sarcophages et tombeaux ont été déterrés - ils se trouvent maintenant au musée national de Beyrouth), pour finir à un hyppodrome (seulement un partie est restée debout), pouvant, à l'époque, accueillir jusqu'à 20 000 personnes assises (ils sont trop forts ces romains). Nous reprenons la route pour Saïda, autre ville côtière (mais ayant comme un petit problème avec sa déchetterie à ciel ouvert si vous avez vu le JT de France 2 ce soir, mercredi 10 février - M'enfin, en même temps, Saïda n'est pas la seule ville libanaise a avoir un problème avec l'écologie...). Une visite d'un musée du savon est prévue. Ça sent bon, mais j'avais déjà vu, quelques mois plus tôt, un reportage sur le sujet. Je n'apprendrai donc pas grand chose. Par contre, j'observerai les travaux de la bâtisse, rénovée avec attention. Puis visite du souk de Saïda, en pierre et voûté. Vraiment charmant. Dommage que nous n'ayons pas eu le temps de déambuler plus longuement dans le labyrinthe de ses petites ruelles sombres. Encore une visite expresse, celle d'un khan. Alors que nous attendons notre chauffeur, une odeur de falafels frais fris s'attaque furieusement à mes narines. La guide est un amour, elle va nous en chercher un gros sac. Dans la camionnette, je ferais de moi une femme comblée (estomacablement parlant). Direction la vallée du Chouf pour le palais de Beiteddine. La route est propre et bien entretenue, une rareté au pays. La guide nous expliquera que nous rentrons en territoire Druze (une "religion" qui se veut plus ou moins musulmane mais qui n'est absolument pas acceptée telle quelle par les musulmans - bref, c'est un peu compliqué, allez voir sur wiki, on vous expliquera), et que le chef est un grand défenseur de la propreté. Le palais de Beiteddine est un de ces rares lieux de paix et de tranquilité. Au loin dans la montagne, il a été épargné par les guerres et a gardé tout son charme d'antan. Il se visite comme un musée, aves ses pièces spectaculaires (plus belles que celles du palais Azem de Damas), sa galerie de mosaïques, ses bains, ses jardins, ses cours et sa paix.
Il est 15h lorsqu'on nous emmène enfin dîner. La table est remplie de mezzés, on se prend un verre d'arak pour fêter cette merveilleuse journée, et on pense déjà à ce que nous ne serons plus capables de manger ce soir pour le réveillon de Noël.
Nous croiserons un columbarium, une chapelle funéraire (c'est de ce site que plusieurs sarcophages et tombeaux ont été déterrés - ils se trouvent maintenant au musée national de Beyrouth), pour finir à un hyppodrome (seulement un partie est restée debout), pouvant, à l'époque, accueillir jusqu'à 20 000 personnes assises (ils sont trop forts ces romains). Nous reprenons la route pour Saïda, autre ville côtière (mais ayant comme un petit problème avec sa déchetterie à ciel ouvert si vous avez vu le JT de France 2 ce soir, mercredi 10 février - M'enfin, en même temps, Saïda n'est pas la seule ville libanaise a avoir un problème avec l'écologie...). Une visite d'un musée du savon est prévue. Ça sent bon, mais j'avais déjà vu, quelques mois plus tôt, un reportage sur le sujet. Je n'apprendrai donc pas grand chose. Par contre, j'observerai les travaux de la bâtisse, rénovée avec attention. Puis visite du souk de Saïda, en pierre et voûté. Vraiment charmant. Dommage que nous n'ayons pas eu le temps de déambuler plus longuement dans le labyrinthe de ses petites ruelles sombres. Encore une visite expresse, celle d'un khan. Alors que nous attendons notre chauffeur, une odeur de falafels frais fris s'attaque furieusement à mes narines. La guide est un amour, elle va nous en chercher un gros sac. Dans la camionnette, je ferais de moi une femme comblée (estomacablement parlant). Direction la vallée du Chouf pour le palais de Beiteddine. La route est propre et bien entretenue, une rareté au pays. La guide nous expliquera que nous rentrons en territoire Druze (une "religion" qui se veut plus ou moins musulmane mais qui n'est absolument pas acceptée telle quelle par les musulmans - bref, c'est un peu compliqué, allez voir sur wiki, on vous expliquera), et que le chef est un grand défenseur de la propreté. Le palais de Beiteddine est un de ces rares lieux de paix et de tranquilité. Au loin dans la montagne, il a été épargné par les guerres et a gardé tout son charme d'antan. Il se visite comme un musée, aves ses pièces spectaculaires (plus belles que celles du palais Azem de Damas), sa galerie de mosaïques, ses bains, ses jardins, ses cours et sa paix.
Il est 15h lorsqu'on nous emmène enfin dîner. La table est remplie de mezzés, on se prend un verre d'arak pour fêter cette merveilleuse journée, et on pense déjà à ce que nous ne serons plus capables de manger ce soir pour le réveillon de Noël.
7h45
J'ai réussi à honorer le rendez-vous pour l'excursion. J'y suis, mal réveillée, pas vraiment ravie ravie d'avoir dû mettre le réveil un jour de vacances, mais heureuse de la journée qui m'attend. Je fais connaissance avec mes comparses touristes : 3 jeunes américains (un couple et une amie) et un très jeune couple de Libanais-Sénégalais.
Je m'entends bien avec les New-Yorkais, même si peu bavards, ils rient facilement à mes boutades.
Les Libanais-Sénégalais me rendent curieuse. Ils doivent avoir à peine 20 ans, et passent leur temps à se chicaner. Je trouve le nouvel époux assez goujat en fait... Je leur pose beaucoup de questions et reste toujours stupéfaite lorsque je les entends dire qu'ils sont Libanais mais que c'est seulement la 4ème fois de leur vie qu'ils mettent les pieds au Liban (je comprends alors l'ampleur du mot "chauvin"). D'ailleurs, s'ils sont là aujourd'hui, avec d'autres touristes, c'est parce qu'ils ne connaissent pas leur pays (qui, soit dit en passant, a la superficie d'un département français).
Alors être Libanais c'est quoi quand on fait partie de la diaspora et qu'on est né ailleurs ? Être Libanais, c'est comme être Corse ou Breton, c'est une appartenance, un truc tattoué dès ta naissance dans ton être le plus profond, comme la religion qu'on te donne de suite en te baptisant.
Nous embarquons dans une petite camionette avec notre guide et notre chauffeur, drôle de personnage se frayant un passage au milieu des embouteillages en klaxonnant et en maudissant les autres conducteurs d'être trop à gauche ou trop lent, tout à fait comme ferait un marseillais qui parle en arabe - Ok, c'est un pléonasme - mais dans la bonne humeur, en sifflant et en chantant par moment.
On arrive à Byblos, l'une des plus anciennes cités continuellement habitée. Imaginez... les premiers pêcheurs qui s'y sont installés remontent à la période néolithique, il y a plus de 7000 ans. Depuis, toutes les civilisations s'y sont succédées : les Phéniciens, les Égyptiens, les Perses, les Grecs, les Romains, les Byzantins, les Croisés, les Mamelouks, les Ottomans et enfin les Français qui redécouvrirent, grâce aux archéologues Pierre Montet et Maurice Dunand, les trésors cachés de toutes ces civilisations, enfouies au fil du temps.
Il est 9h du matin et nous sommes les premiers visiteurs. Le site surplombe la mer. La visite commence par le chateau datant des Croisés, donnant vue sur des ruines, des colonnes romaines, et quelques sarcophages sur notre passage, dont un encore à moitié enterré.
Je suis heureuse d'être là, je suis heureuse d'être si près de la mer car à Beyrouth elle n'est pas du tout intégrée dans la ville. Ici je sens, ici le soleil me réchauffe, ici je vois loin et c'est calme. Et puis, on peut toucher les pierres, on peut les observer, on peut imaginer.
J'ai réussi à honorer le rendez-vous pour l'excursion. J'y suis, mal réveillée, pas vraiment ravie ravie d'avoir dû mettre le réveil un jour de vacances, mais heureuse de la journée qui m'attend. Je fais connaissance avec mes comparses touristes : 3 jeunes américains (un couple et une amie) et un très jeune couple de Libanais-Sénégalais.
Je m'entends bien avec les New-Yorkais, même si peu bavards, ils rient facilement à mes boutades.
Les Libanais-Sénégalais me rendent curieuse. Ils doivent avoir à peine 20 ans, et passent leur temps à se chicaner. Je trouve le nouvel époux assez goujat en fait... Je leur pose beaucoup de questions et reste toujours stupéfaite lorsque je les entends dire qu'ils sont Libanais mais que c'est seulement la 4ème fois de leur vie qu'ils mettent les pieds au Liban (je comprends alors l'ampleur du mot "chauvin"). D'ailleurs, s'ils sont là aujourd'hui, avec d'autres touristes, c'est parce qu'ils ne connaissent pas leur pays (qui, soit dit en passant, a la superficie d'un département français).
Alors être Libanais c'est quoi quand on fait partie de la diaspora et qu'on est né ailleurs ? Être Libanais, c'est comme être Corse ou Breton, c'est une appartenance, un truc tattoué dès ta naissance dans ton être le plus profond, comme la religion qu'on te donne de suite en te baptisant.
Nous embarquons dans une petite camionette avec notre guide et notre chauffeur, drôle de personnage se frayant un passage au milieu des embouteillages en klaxonnant et en maudissant les autres conducteurs d'être trop à gauche ou trop lent, tout à fait comme ferait un marseillais qui parle en arabe - Ok, c'est un pléonasme - mais dans la bonne humeur, en sifflant et en chantant par moment.
On arrive à Byblos, l'une des plus anciennes cités continuellement habitée. Imaginez... les premiers pêcheurs qui s'y sont installés remontent à la période néolithique, il y a plus de 7000 ans. Depuis, toutes les civilisations s'y sont succédées : les Phéniciens, les Égyptiens, les Perses, les Grecs, les Romains, les Byzantins, les Croisés, les Mamelouks, les Ottomans et enfin les Français qui redécouvrirent, grâce aux archéologues Pierre Montet et Maurice Dunand, les trésors cachés de toutes ces civilisations, enfouies au fil du temps.
Il est 9h du matin et nous sommes les premiers visiteurs. Le site surplombe la mer. La visite commence par le chateau datant des Croisés, donnant vue sur des ruines, des colonnes romaines, et quelques sarcophages sur notre passage, dont un encore à moitié enterré.
Je suis heureuse d'être là, je suis heureuse d'être si près de la mer car à Beyrouth elle n'est pas du tout intégrée dans la ville. Ici je sens, ici le soleil me réchauffe, ici je vois loin et c'est calme. Et puis, on peut toucher les pierres, on peut les observer, on peut imaginer.
Il faut faire vite, on a encore deux sites importants à visiter dans la journée. Pas le temps de flâner, d'essayer 10 prises de vue.
Je déteste les excursions.
La guide nous entraîne dans une mini visite de la vieille ville au pas de course, puis nous laisse à une "guide" - une vendeuse oui ! - du musée des fossiles à poissons. On nous prend pour des cons, j'ai du mal à y croire.
Puis nous avons une trentaine de minutes de libre, pour, par exemple, consommer quelque chose dans CE café (et pas un autre) ou se promener dans le "souk" un vrai attrape touriste où tout sent le plastique.
On repart pour Jounieh, belle baie surpeuplée.
On doit prendre un téléphérique pour nous emmener voir "La vierge du Liban" ou "Notre Dame du Liban" ou encore "Notre Dame de Harissa". Ça ne vous rappelle rien tous ces différents noms pour nommer la même chose ?
Le téléphérique passera à seulement quelques mètres des immeubles adossés à la montagne. Les habitants sont sur leur balcon en train de boire leur café, au 10ème étage, et l'on passe à côté d'eux, comme si de rien n'était. Spécial. Vraiment spécial. Un peu apeurant en fait cette forêt de béton, infinie... Je sais que la nature existe au Liban, mais je ne sais pas encore où.
En tout cas, Notre Dame est blanche (j'en connais bien une rose moi !) et de son promontoire nous offre une vue absolument superbe sur la baie. Toujours surpeuplée.
C'est reparti. Cette fois-ci, direction les grottes de Jeita. Ouais. J'ai un peu peur, je ne suis pas très à l'aise avec les trucs du genre "enfermée sous terre" "plic ploc plic ploc" "bouhhhouuu". En plus j'ai faim, il est pas loin de 13h. Mais il parait que je ne dois pas manquer ça, que c'est extraordinaire.
On range nos appareils photos dans des petits casiers à clé. Interdit de garder des souvenirs pixelisés. Par contre par ici, vous pourrez voir quelques clichés (puisque ceux du site officiel sont de très mauvaise définition).
On accède tout d'abord à la grotte supérieure. Il y fait chaud, c'est immense et effectivement majestueux. Je me crois dans un décor de science fiction, l'éclairage aidant. Je vais y faire un voeu, le lieu hors du commun s'y porte j'ose croire. De temps en temps, des concerts de musique classique y sont donnés, j'imagine le son, et le lieu qui doit se faire sentir hors du temps, hors de tout, mieux qu'Avatar en 3D, j'en suis persuadée.
Puis nous ferons la grotte inférieure, en bateau. Nous sommes tous éblouis, affamés aussi.
C'est l'heure d'aller manger des mezzés, il est 14h.
Fin de la journée et retour dans les embouteillages.
Je décide alors de retenter l'expérience de l'excursion pour le lendemain. Je n'aime peut-être pas les visites guidées, mais franchement, on ne peut pas mieux faire pour voir autant de sites quand on a pas d'auto ni assez de temps.
Je déteste les excursions.
La guide nous entraîne dans une mini visite de la vieille ville au pas de course, puis nous laisse à une "guide" - une vendeuse oui ! - du musée des fossiles à poissons. On nous prend pour des cons, j'ai du mal à y croire.
Puis nous avons une trentaine de minutes de libre, pour, par exemple, consommer quelque chose dans CE café (et pas un autre) ou se promener dans le "souk" un vrai attrape touriste où tout sent le plastique.
On repart pour Jounieh, belle baie surpeuplée.
On doit prendre un téléphérique pour nous emmener voir "La vierge du Liban" ou "Notre Dame du Liban" ou encore "Notre Dame de Harissa". Ça ne vous rappelle rien tous ces différents noms pour nommer la même chose ?
Le téléphérique passera à seulement quelques mètres des immeubles adossés à la montagne. Les habitants sont sur leur balcon en train de boire leur café, au 10ème étage, et l'on passe à côté d'eux, comme si de rien n'était. Spécial. Vraiment spécial. Un peu apeurant en fait cette forêt de béton, infinie... Je sais que la nature existe au Liban, mais je ne sais pas encore où.
En tout cas, Notre Dame est blanche (j'en connais bien une rose moi !) et de son promontoire nous offre une vue absolument superbe sur la baie. Toujours surpeuplée.
C'est reparti. Cette fois-ci, direction les grottes de Jeita. Ouais. J'ai un peu peur, je ne suis pas très à l'aise avec les trucs du genre "enfermée sous terre" "plic ploc plic ploc" "bouhhhouuu". En plus j'ai faim, il est pas loin de 13h. Mais il parait que je ne dois pas manquer ça, que c'est extraordinaire.
On range nos appareils photos dans des petits casiers à clé. Interdit de garder des souvenirs pixelisés. Par contre par ici, vous pourrez voir quelques clichés (puisque ceux du site officiel sont de très mauvaise définition).
On accède tout d'abord à la grotte supérieure. Il y fait chaud, c'est immense et effectivement majestueux. Je me crois dans un décor de science fiction, l'éclairage aidant. Je vais y faire un voeu, le lieu hors du commun s'y porte j'ose croire. De temps en temps, des concerts de musique classique y sont donnés, j'imagine le son, et le lieu qui doit se faire sentir hors du temps, hors de tout, mieux qu'Avatar en 3D, j'en suis persuadée.
Puis nous ferons la grotte inférieure, en bateau. Nous sommes tous éblouis, affamés aussi.
C'est l'heure d'aller manger des mezzés, il est 14h.
Fin de la journée et retour dans les embouteillages.
Je décide alors de retenter l'expérience de l'excursion pour le lendemain. Je n'aime peut-être pas les visites guidées, mais franchement, on ne peut pas mieux faire pour voir autant de sites quand on a pas d'auto ni assez de temps.
Articles plus récents Articles plus anciens Accueil
Inscription à :
Articles (Atom)