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7h45
J'ai réussi à honorer le rendez-vous pour l'excursion. J'y suis, mal réveillée, pas vraiment ravie ravie d'avoir dû mettre le réveil un jour de vacances, mais heureuse de la journée qui m'attend. Je fais connaissance avec mes comparses touristes : 3 jeunes américains (un couple et une amie) et un très jeune couple de Libanais-Sénégalais.
Je m'entends bien avec les New-Yorkais, même si peu bavards, ils rient facilement à mes boutades.
Les Libanais-Sénégalais me rendent curieuse. Ils doivent avoir à peine 20 ans, et passent leur temps à se chicaner. Je trouve le nouvel époux assez goujat en fait... Je leur pose beaucoup de questions et reste toujours stupéfaite lorsque je les entends dire qu'ils sont Libanais mais que c'est seulement la 4ème fois de leur vie qu'ils mettent les pieds au Liban (je comprends alors l'ampleur du mot "chauvin"). D'ailleurs, s'ils sont là aujourd'hui, avec d'autres touristes, c'est parce qu'ils ne connaissent pas leur pays (qui, soit dit en passant, a la superficie d'un département français).
Alors être Libanais c'est quoi quand on fait partie de la diaspora et qu'on est né ailleurs ? Être Libanais, c'est comme être Corse ou Breton, c'est une appartenance, un truc tattoué dès ta naissance dans ton être le plus profond, comme la religion qu'on te donne de suite en te baptisant.


Nous embarquons dans une petite camionette avec notre guide et notre chauffeur, drôle de personnage se frayant un passage au milieu des embouteillages en klaxonnant et en maudissant les autres conducteurs d'être trop à gauche ou trop lent, tout à fait comme ferait un marseillais qui parle en arabe - Ok, c'est un pléonasme - mais dans la bonne humeur, en sifflant et en chantant par moment.

On arrive à Byblos, l'une des plus anciennes cités continuellement habitée. Imaginez... les premiers pêcheurs qui s'y sont installés remontent à la période néolithique, il y a plus de 7000 ans. Depuis, toutes les civilisations s'y sont succédées : les Phéniciens, les Égyptiens, les Perses, les Grecs, les Romains, les Byzantins, les Croisés, les Mamelouks, les Ottomans et enfin les Français qui redécouvrirent, grâce aux archéologues Pierre Montet et Maurice Dunand, les trésors cachés de toutes ces civilisations, enfouies au fil du temps.

Il est 9h du matin et nous sommes les premiers visiteurs. Le site surplombe la mer. La visite commence par le chateau datant des Croisés, donnant vue sur des ruines, des colonnes romaines, et quelques sarcophages sur notre passage, dont un encore à moitié enterré.
Je suis heureuse d'être là, je suis heureuse d'être si près de la mer car à Beyrouth elle n'est pas du tout intégrée dans la ville. Ici je sens, ici le soleil me réchauffe, ici je vois loin et c'est calme. Et puis, on peut toucher les pierres, on peut les observer, on peut imaginer.



Il faut faire vite, on a encore deux sites importants à visiter dans la journée. Pas le temps de flâner, d'essayer 10 prises de vue.
Je déteste les excursions.
La guide nous entraîne dans une mini visite de la vieille ville au pas de course, puis nous laisse à une "guide" - une vendeuse oui ! - du musée des fossiles à poissons. On nous prend pour des cons, j'ai du mal à y croire.
Puis nous avons une trentaine de minutes de libre, pour, par exemple, consommer quelque chose dans CE café (et pas un autre) ou se promener dans le "souk" un vrai attrape touriste où tout sent le plastique.

On repart pour Jounieh, belle baie surpeuplée.
On doit prendre un téléphérique pour nous emmener voir "La vierge du Liban" ou "Notre Dame du Liban" ou encore "Notre Dame de Harissa". Ça ne vous rappelle rien tous ces différents noms pour nommer la même chose ?
Le téléphérique passera à seulement quelques mètres des immeubles adossés à la montagne. Les habitants sont sur leur balcon en train de boire leur café, au 10ème étage, et l'on passe à côté d'eux, comme si de rien n'était. Spécial. Vraiment spécial. Un peu apeurant en fait cette forêt de béton, infinie... Je sais que la nature existe au Liban, mais je ne sais pas encore où.
En tout cas, Notre Dame est blanche (j'en connais bien une rose moi !) et de son promontoire nous offre une vue absolument superbe sur la baie. Toujours surpeuplée.

C'est reparti. Cette fois-ci, direction les grottes de Jeita. Ouais. J'ai un peu peur, je ne suis pas très à l'aise avec les trucs du genre "enfermée sous terre" "plic ploc plic ploc" "bouhhhouuu". En plus j'ai faim, il est pas loin de 13h. Mais il parait que je ne dois pas manquer ça, que c'est extraordinaire.
On range nos appareils photos dans des petits casiers à clé. Interdit de garder des souvenirs pixelisés. Par contre par ici, vous pourrez voir quelques clichés (puisque ceux du site officiel sont de très mauvaise définition).
On accède tout d'abord à la grotte supérieure. Il y fait chaud, c'est immense et effectivement majestueux. Je me crois dans un décor de science fiction, l'éclairage aidant. Je vais y faire un voeu, le lieu hors du commun s'y porte j'ose croire. De temps en temps, des concerts de musique classique y sont donnés, j'imagine le son, et le lieu qui doit se faire sentir hors du temps, hors de tout, mieux qu'Avatar en 3D, j'en suis persuadée.
Puis nous ferons la grotte inférieure, en bateau. Nous sommes tous éblouis, affamés aussi.
C'est l'heure d'aller manger des mezzés, il est 14h.
Fin de la journée et retour dans les embouteillages.

Je décide alors de retenter l'expérience de l'excursion pour le lendemain. Je n'aime peut-être pas les visites guidées, mais franchement, on ne peut pas mieux faire pour voir autant de sites quand on a pas d'auto ni assez de temps.

5 becs michokotés:

Comme tu me donnes envie de soleil qui réchauffe... :-)

2 février 2010 à 09:14  

Ce que tu décris est vraiment "à part". Difficile à imaginer je crois ces forêts de béton, ces appartenances sans liens...
Merci encore pour ce récit.
Bises

2 février 2010 à 18:00  

Oh pétard cette photo est magnifique je trouve moi ! Elle me donne envie de chaleur, de soleil. Poser son dos contre ces pierres doit être agréable pour en ressentir la chaleur. Bon ok je dis ça parce que je me caille les miches en ce moment car là bas il y fait sans doute trop chaud pour avoir le même genre d'envie ;-)
j'ai tout lu, tout vu (y compris la vidéo de Mika lol) mais je n'ai pas laissé de trace. Manque de temps, d'inspiration.
En tous cas tes posts donnent vraiment envie d'aller découvrir ce pays.
Bisous tout plein de soleil

3 février 2010 à 14:39  

comme c'est beau et joliment décrit. Ce carnet de voyage est délicieux, je ne me lasse pas de te lire.
Tu as raison, on se ferait de belles séances de ciné. Moi j'adore le ciné en VO, les films qui laissent place au jeu des acteurs, aux silences, à l'émotion, à la prise de son... Mika pas!!! c'est pourquoi je ne retiens pas d'aller au ciné seule, bien que j'aimerais que ce soit plus souvent...
Au fait, comment a été ta soirée broco??? bisous ma douce

3 février 2010 à 16:58  

On s'y croirait, tu ns fais (joliment) rêver là...
bisous
auré

10 février 2010 à 13:14  

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