24 décembre - 7h47
Je ne suis pas en retard mais je suis un peu moins à l'heure. Deux touristes sont arrivés, on en attend un autre, un égyptien qui dit qu'il va arriver dans 10 minutes. Le patron connait l'heure égyptienne et dit qu'on peut y aller, il ne viendra pas ou sera bien trop en retard. Je discute avec la guide, une dame différente de la veille, et une touriste française. L'autre touriste, nous voyant parler français, s'énerve un peu, dit qu'il n'a pas déjeuné, qu'il a faim, qu'on parle tous français et pas lui. On a beau lui dire que la guide parle anglais et arabe et lui fera la visite de la même façon, il n'est pas content et s'en va. Bon, un trou d'cul en moins, c'est pas grave. On s'en va donc, le chauffeur, la guide, la touriste et moi. C'est parfait, on parle juste en français, et cette nouvelle guide est bien plus intéressante que l'autre. On peut lui poser beaucoup de questions, même les plus taboues, elle nous répond toujours sans gêne.
On se dirige vers le sud, en direction de Tyr, à quelques kilomètres de la frontière avec "leurs chers voisins du sud" (ou "la Palestine occupée") comme ils disent. Sur la route, des bananeraies sur des kilomètres, plusieurs barrages militaires avec de gros sacs de sable et des hommes en treillis et kalachnikovs comme on en voit de partout sur les routes au Liban, et puis la mer scintillante, des bidons villes, et des grands portraits de leaders religieux accrochés aux toits des maisons, des lampadaires ou au beau milieu des rond-points. Ça me fait un peu "peur" tout de même... pourquoi autant de portraits et de banderoles ? Que se passe-t-il ? des élections ? On m'expliquera que le 27 décembre on célèbrera l'achoura, une fête religieuse musulmane, rien de plus, rien de moins. Je m'expliquerai que les médias, avec toutes ses images de guerre vues ces dernières années à la télé comme dans la presse, sont bien plus puissantes dans mon esprit que je ne le pensais (et je suis certaine que vous pensez la même chose). La puissance des images, la puissance de la peur, la puissance des informations choisies, cet exemple m'aura vraiment fait réaliser à quel point les médias ont de l'emprise sur nous.
Je ne suis pas en retard mais je suis un peu moins à l'heure. Deux touristes sont arrivés, on en attend un autre, un égyptien qui dit qu'il va arriver dans 10 minutes. Le patron connait l'heure égyptienne et dit qu'on peut y aller, il ne viendra pas ou sera bien trop en retard. Je discute avec la guide, une dame différente de la veille, et une touriste française. L'autre touriste, nous voyant parler français, s'énerve un peu, dit qu'il n'a pas déjeuné, qu'il a faim, qu'on parle tous français et pas lui. On a beau lui dire que la guide parle anglais et arabe et lui fera la visite de la même façon, il n'est pas content et s'en va. Bon, un trou d'cul en moins, c'est pas grave. On s'en va donc, le chauffeur, la guide, la touriste et moi. C'est parfait, on parle juste en français, et cette nouvelle guide est bien plus intéressante que l'autre. On peut lui poser beaucoup de questions, même les plus taboues, elle nous répond toujours sans gêne.
On se dirige vers le sud, en direction de Tyr, à quelques kilomètres de la frontière avec "leurs chers voisins du sud" (ou "la Palestine occupée") comme ils disent. Sur la route, des bananeraies sur des kilomètres, plusieurs barrages militaires avec de gros sacs de sable et des hommes en treillis et kalachnikovs comme on en voit de partout sur les routes au Liban, et puis la mer scintillante, des bidons villes, et des grands portraits de leaders religieux accrochés aux toits des maisons, des lampadaires ou au beau milieu des rond-points. Ça me fait un peu "peur" tout de même... pourquoi autant de portraits et de banderoles ? Que se passe-t-il ? des élections ? On m'expliquera que le 27 décembre on célèbrera l'achoura, une fête religieuse musulmane, rien de plus, rien de moins. Je m'expliquerai que les médias, avec toutes ses images de guerre vues ces dernières années à la télé comme dans la presse, sont bien plus puissantes dans mon esprit que je ne le pensais (et je suis certaine que vous pensez la même chose). La puissance des images, la puissance de la peur, la puissance des informations choisies, cet exemple m'aura vraiment fait réaliser à quel point les médias ont de l'emprise sur nous.
Apparté : si vous voulez voir un film sur le pouvoir des images et leur l'impact, je vous conseille l'excellent, mais particulièrement subversif "Enjoy Poverty" de Renzo Martens (âmes sensibles s'abstenir).
Nous arrivons à Tyr, ville classée par l'Unesco sur la liste du patrimoine mondial de l'Humanité, cité prestigieuse, évoquée à plusieurs reprises dans la Bible. Sa position géographique ne lui a pas servi, étant une ancienne ville frontière avec la zone occupée par Israël, particulièrement touchée par la guerre de 2006. Le premier site archéologique est en bord de mer, comme une presqu'île (à l'origine, c'était d'ailleurs une île). Nous sommes les premières arrivées, seules au milieu des vestiges du passé. Sous le soleil matinal, nous admirons encore des colonnes romaines avec des chapiteaux magnifiquement sculptées plus saisissantes encore que celles de Byblos, des arènes (ou ce qu'on en devine), des thermes, un atelier de verre (qui, avec le pourpre, ont permis à la ville, au Xème siècle av. J.C. d'être très prospère), un sarcophage avec une sculpture de Méduse. Et puis cette lumière, la mer, les mosquées au loin, les palmiers... quel dépaysement... Le second site archéologique de Tyr commence par une voie Byzantine, de couleur ocre et merveilleusement conservée, avec ses dalles et ses portes.
Nous croiserons un columbarium, une chapelle funéraire (c'est de ce site que plusieurs sarcophages et tombeaux ont été déterrés - ils se trouvent maintenant au musée national de Beyrouth), pour finir à un hyppodrome (seulement un partie est restée debout), pouvant, à l'époque, accueillir jusqu'à 20 000 personnes assises (ils sont trop forts ces romains). Nous reprenons la route pour Saïda, autre ville côtière (mais ayant comme un petit problème avec sa déchetterie à ciel ouvert si vous avez vu le JT de France 2 ce soir, mercredi 10 février - M'enfin, en même temps, Saïda n'est pas la seule ville libanaise a avoir un problème avec l'écologie...). Une visite d'un musée du savon est prévue. Ça sent bon, mais j'avais déjà vu, quelques mois plus tôt, un reportage sur le sujet. Je n'apprendrai donc pas grand chose. Par contre, j'observerai les travaux de la bâtisse, rénovée avec attention. Puis visite du souk de Saïda, en pierre et voûté. Vraiment charmant. Dommage que nous n'ayons pas eu le temps de déambuler plus longuement dans le labyrinthe de ses petites ruelles sombres. Encore une visite expresse, celle d'un khan. Alors que nous attendons notre chauffeur, une odeur de falafels frais fris s'attaque furieusement à mes narines. La guide est un amour, elle va nous en chercher un gros sac. Dans la camionnette, je ferais de moi une femme comblée (estomacablement parlant). Direction la vallée du Chouf pour le palais de Beiteddine. La route est propre et bien entretenue, une rareté au pays. La guide nous expliquera que nous rentrons en territoire Druze (une "religion" qui se veut plus ou moins musulmane mais qui n'est absolument pas acceptée telle quelle par les musulmans - bref, c'est un peu compliqué, allez voir sur wiki, on vous expliquera), et que le chef est un grand défenseur de la propreté. Le palais de Beiteddine est un de ces rares lieux de paix et de tranquilité. Au loin dans la montagne, il a été épargné par les guerres et a gardé tout son charme d'antan. Il se visite comme un musée, aves ses pièces spectaculaires (plus belles que celles du palais Azem de Damas), sa galerie de mosaïques, ses bains, ses jardins, ses cours et sa paix.
Il est 15h lorsqu'on nous emmène enfin dîner. La table est remplie de mezzés, on se prend un verre d'arak pour fêter cette merveilleuse journée, et on pense déjà à ce que nous ne serons plus capables de manger ce soir pour le réveillon de Noël.
Nous croiserons un columbarium, une chapelle funéraire (c'est de ce site que plusieurs sarcophages et tombeaux ont été déterrés - ils se trouvent maintenant au musée national de Beyrouth), pour finir à un hyppodrome (seulement un partie est restée debout), pouvant, à l'époque, accueillir jusqu'à 20 000 personnes assises (ils sont trop forts ces romains). Nous reprenons la route pour Saïda, autre ville côtière (mais ayant comme un petit problème avec sa déchetterie à ciel ouvert si vous avez vu le JT de France 2 ce soir, mercredi 10 février - M'enfin, en même temps, Saïda n'est pas la seule ville libanaise a avoir un problème avec l'écologie...). Une visite d'un musée du savon est prévue. Ça sent bon, mais j'avais déjà vu, quelques mois plus tôt, un reportage sur le sujet. Je n'apprendrai donc pas grand chose. Par contre, j'observerai les travaux de la bâtisse, rénovée avec attention. Puis visite du souk de Saïda, en pierre et voûté. Vraiment charmant. Dommage que nous n'ayons pas eu le temps de déambuler plus longuement dans le labyrinthe de ses petites ruelles sombres. Encore une visite expresse, celle d'un khan. Alors que nous attendons notre chauffeur, une odeur de falafels frais fris s'attaque furieusement à mes narines. La guide est un amour, elle va nous en chercher un gros sac. Dans la camionnette, je ferais de moi une femme comblée (estomacablement parlant). Direction la vallée du Chouf pour le palais de Beiteddine. La route est propre et bien entretenue, une rareté au pays. La guide nous expliquera que nous rentrons en territoire Druze (une "religion" qui se veut plus ou moins musulmane mais qui n'est absolument pas acceptée telle quelle par les musulmans - bref, c'est un peu compliqué, allez voir sur wiki, on vous expliquera), et que le chef est un grand défenseur de la propreté. Le palais de Beiteddine est un de ces rares lieux de paix et de tranquilité. Au loin dans la montagne, il a été épargné par les guerres et a gardé tout son charme d'antan. Il se visite comme un musée, aves ses pièces spectaculaires (plus belles que celles du palais Azem de Damas), sa galerie de mosaïques, ses bains, ses jardins, ses cours et sa paix.
Il est 15h lorsqu'on nous emmène enfin dîner. La table est remplie de mezzés, on se prend un verre d'arak pour fêter cette merveilleuse journée, et on pense déjà à ce que nous ne serons plus capables de manger ce soir pour le réveillon de Noël.
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7h47. My God mais ce ne sont plus des vacances!!! mdr!
tout ça me réchauffe un peu car en ce moment, c'est le froid polaire à Angers...
As-tu vu I love you philip morris? ça me dit bien d'aller le voir, j'ai eu qq bons échos.
jte bise fort
bumhee a dit…
15 février 2010 à 16:08
Oh la la, je suis nulle, ca fait 2 billets ou je ne laisse pas de comm. Mais je les ai lus, hein!
Je t'envie d'avoir vu tous ces beaux sites, je suis fan de civilisations anciennes alors en avoir plusieurs reunies sur un meme lieu, ca doit etre fabuleux.
J'ai vu le journal de France 2 sur Saida et j'y ai immediatement pense quand tu as mentionne la ville. La betise humaine dans toute sa splendeur!
Bon, maintenant, as-tu pris une photo des belles Beyrouthines de la messe de minuits?
Kisses
babycadum a dit…
20 février 2010 à 09:29
Euh... sans le "s" a minuit...
babycadum a dit…
20 février 2010 à 09:30