Par Dell, Envoyée spéciale
Dell :
Bonjour M ! Et bien ! Quelle soirée ! Je suppose que votre journée a été tout aussi spéciale
M :
Bonjour Dell ! Oui, bien entendu que ma journée a été spéciale, cela faisait au moins 1 an que je n'avais pas mangé un hamburger de chez Frite Alors !
Dell :
Formidable ! Je vois que vous avez fait un effort particulier, le résultat est spectaculaire !
M :
Je te remercie Dell. En effet, rien que le fait d'arriver à sortir le hamburger de son panier sans faire glisser la galette de boeuf aux hormones sur les petites frites croustillantes était déjà un exploit. Ensuite, il a fallu croquer dans ledit hamburger sans se brûler la langue et sans échapper les fameux petits oignons qui donnent ce goût particulier. Le tout, avec classe, en essayant d'apporter la bonne pression, ni trop peu, ni trop fort, sous peine de faire couler le jus de mayonnaise/champignons sur les doigts, la paume de main, et finalement le poignet. Se lécher la main devant le jeune cuisinier, ou s'essuyer les avant-bras sur la page des sports du journal n'aurait pas été de la plus grande classe, et c'est tout ce que j'ai essayé d'éviter en cette journée particulière.
Dell :
Et je suis certaine que vous avez trouvé cette fameuse pression idéale, connaissant vos talents d'improvisation. Mais dites-moi, comment avez-vous fait pour tenir cette pression, tout en libérant une main afin d'aller chercher la frite en même temps ET de tremper cette dernière dans la sauce miamissime ?
M :
Et bien, voyez-vous chère Dell, c'est ici que tout le talent féminin entre en jeu : l'organisation ! Maintenir la pression au bon endroit, avec la main gauche tout en gardant l'équilibre au début de l'opération avec la main droite, et ce, jusqu'à ce qu'on sente que tout tient bien en place. Surtout, ne pas se précipiter, et aller élégamment chercher la plus belle frite dans son panier. Et voilà ! Heureusement pour nous, l'organisation, c'est inné. Vous n'y arrivez pas vous ?
Dell :
Si, bien sûr, mais je dois avouer que je laisse souvent échapper un peu de poivron rôti... Je ne suis pas encore parfaitement au point. Avez-vous pris des cours pour arriver à cette maîtrise ?
M :
Je dois avouer que oui. Je vais vous faire une confidence, je n'ai jamais été si sérieuse de ma vie ! Mon professeur était très encourageant, et finalement assez impressionné par mon talent. Il faut dire qu'il était particulièrement sympathique, et un excellent pédagogue. Je me suis promis de m'entraîner le plus régulièrement possible.
Dell :
J'aimerai que vous me parliez de la soirée maintenant, afin que nous ne perdions pas notre lectorat dans le congélateur, entre la Häagen Dazs chocolat maya et la pizza quatre fromages. Comment avez-vous vécu votre soirée glamour ?
M :
Ohhh le plus simplement du monde ! J'ai passé les deux premières heures accrochée à mon miroir et à mes cotons tiges car une larme sur le coin externe de mon œil droit semblait vouloir être éternelle. Sans cesse, je l'enlevais délicatement, et le plus discrètement possible. Loin d'être pathétique, je faisais cela très naturellement, enlevant du noir puis en rajoutant.
Dell :
Je vous comprends, cette cérémonie était si émouvante !
M :
Oui, une vraie soirée cinématographique ! Voir toutes ces jeunes filles adolescentes prendre les places de certains artistes assis au parterre, alors partis aux toilettes pendant la coupure publicitaire, afin que les téléspectateurs ne voient pas un tapis de public façon emmental pendant les plans en plongée, c'était vraiment digne de la magie du 7ème art !
Dell :
Et la soirée qui suivait ? Était-elle à la hauteur de vos espérances ?
M :
Bien entendu ! Qui peut se plaindre d'une soirée all you can eat and drink ? Qui ne peut pas être heureuse de danser sur Faith de George Michael, tout en observant Benoit Mc Ginnis, ce jeune comédien qui a toute mon admiration après l'avoir vu dans quelques pièces de théâtre ? Comment ne pas me sentir fière de ne jamais m'être étalée de tout mon court (ce soir là, je pourrais presque dire "de tout mon long", mais je suis honnête, j'avais des artifices) sur la piste de danse ni dans les escaliers glissants ?
Dell :
Félicitations Dame M ! Souhaitez-vous apporter quelques derniers commentaires sur les photos ?
M :
Oui ! Ne faites pas attention à ma tête... toutes les photos de cet article ont été prises juste avant d'enlever le masque de Dame, soit à 2h du matin. Lectrices, soyez indulgentes ! Et si c'est flou, c'est à cause de votre émotion. Profitez-en, ça ne durera pas longtemps !
Pour la petite histoire, je dois me rendre dimanche à une cérémonie attendue par tout le gratin du milieu cinématographique québécois. Le genre de cérémonie où tu n'as pas trop le choix :
1) de porter une robe
2) et des belles chaussures
3) et faire un p'tit effort dans le maquillage
4) les cheveux idem, ça va de soi.
Ça fait un minimum de 4. Parce qu'on pourrait aussi parler bijoux, épilation, décoloration de moustache, manucure, pédicure, esthéticienne, et je dois certainement encore en oublier mais je ne veux pas le savoir, c'est déjà bien assez de quatre, merci.
C'est l'fun parce que je suis une fille et que du coup j'ai le droit de jouer à la poupée avec mon propre corps. Mais quand même, c'est beaucoup de préparations, d'organisation, de sous, et de stress pour avoir l'air d'une vraie femme. Être un homme, c'est facile, tu as juste à ressembler à un pingouin. Même te raser n'est plus obligatoire de nos jours, c'est in la barbe de deux jours. Pfffffffffff
À J-6, j'en suis à 2,5 sur 4.
Pour vous faire comprendre le point de départ et le spectaculaire point final auquel je dois me rendre, je crois que cette photo est tout à fait appropriée pour illustrer le chemin à parcourir :
Je disais donc la robe. Je la voulais blanche et noire pour pouvoir la porter avec mes délicieuses FLY, j'ai refusé le rose bonbon, les marrons moches, le vert sapin satiné, par contre j'ai adoré la blanche à la Marylin Monroe en matière si douce et légère (je n'y connais rien... de la mousseline peut-être ?), mais finalement, c'est encore le noir qui a eu mes faveurs. C'est à cause de la coupe en fait. Si, je le jure.
Donc la robe
Ahhhhhhhhhh la robe...
Ahhhhhhhhhh la robe...
Ahhhhhhhhhh la robe...
Ahhhhhhhhhh la robe...
Oui je sais, les chaussures aussi.
Les cheveux, c'est à moitié fait (couleur roux - non mais c'est une obsession cette Bree-), il manquerait un petit coup chez le coiffeur, question d'égaliser parfaitement cette frange que je coupe moi-même du mieux que je peux (je le jure !).
Et le maquillage et bien, j'hésite. J'ai, par l'intermédiaire d'un ami, contacté une maquilleuse qui travaille sur des plateaux de tournage ou dans une loge de théâtre. Cette gentille professionnelle, que j'ai déjà rencontré lors d'une soirée super chouette (ouais, "super chouette", c'est quand dès l'apéro, tu dégustes du champagne, juste parce que c'est bonheur), a ouvert dans son appartement, un petit espace de maquillage afin de donner des cours personnalisés. Vous voyez le truc : pendant deux heures, on jase de ce qui fait qu'on peut être aussi jolie que les filles de Marie-Claire. On apprend tout ce qu'on a toujours voulu savoir sur notre regard intense, sur nos joues rebondies, sur nos lèvres malignes (parce qu'elles disent plein de choses en plus des mots et qu'on les oublie trop souvent). Le cours d'une vie pour une femme qui aime se mettre un coup de crayon parce que ça souligne, un peu de mascara parce qu'on voit ainsi la vie est grand, et du rouge à lèvres de temps en temps parce que ça sent bon. Ouais, je m'y vois déjà.
Mais dediou, là je commence à trouver ça cher. C'est pas si fou, ça me fait plaisir de payer cette fille ce prix là pour un travail complet (à non, j'vous jure, photo avant/après, véritable cours où tu dois reproduire ce qu'elle t'a fait sous sa supervision, et aide mémoire), mais ouffff quand même... Vous ne voulez pas placer vos nombreux capitaux dans la réalisation d'une femme ????
Je crois quand même que je vais investir. Parce que je vous ai pas dit, mais la robe + les chaussures étaient en soldes (-70 %), la couleur gratuite grâce à ma coloriste Caspeinturière, alors bon... je pense tout simplement qu'il ne faut pas contrarier une femme qui jusqu'ici a été quand même vachement heureuse dans cette aventure. Ce serait de la torture il me semble.
Pour les éternelles qui me suivent depuis si longtemps, il me semble qu'il est temps pour vous de savoir, même sans grands détails, un peu de mon passé simple, et de mon futur plus ou moins proche. Je vous le fais un peu à la va-vite, genre, à la « vieux bonhomme qui ne veut rien savoir du viagra » :
- Mon neveu a été malade, assez pour être hospitalisé une semaine. Z’inquiétez pas, il gazouille bien maintenant.
- J’ai littéralement envoyé chier mon ex, et ce, pour de nombreuses années. Marre du vieil adage « trop bon(ne) trop con(ne) ». Je ne vous raconte pas à quel point ça m’a libéré.
- Le projet « un p’tit tour à New York et puis s’en vont » suit son cours. J’ai trouvé, par l’intermédiaire d’une connaissance, un logis propret et gratuit pour poser mes pénates à Brooklyn. Suis la reine de la débrouille.
- Les billets d’avion pour mes deux séjours européens de cet été sont réservés ! Quenelles de Lyon, foie gras, pizzas au feu de bois, Clairette de Die… vous me faites saliver d'avance...
- Dans 10 jours, je vivrai une soirée Ultra-Glam. Je vous en reparlerai plus tard.
- Un de mes meilleurs amis vit une forte dépression. Ça me bouleverse, je ne sais que faire, que dire, et je me sens encore si fragile (bin oui, finalement) pour trouver la force de l'aider pleinement. Ça m'agace, il a tellement fait pour moi et moi... je me sens impuissante, totalement impuissante. Faible même.
- Sartre disait : « L'enfer, c'est les autres ». Ça fait plus de 10 ans que j’ai lu ses mots pour la première fois. Je les aimais déjà, maintenant, je les idolâtre.
- Au travail, ça fuse, fuse, fuse. On vient de vivre une période un peu intense. Ma plus grande fierté a été d’avoir des éloges de la part d’un de mes collègues de travail « anti-social », introverti. Qu’il me dise ça, après plus de 3 ans de collaboration, m’a vraiment, mais alors vraiment touché. Bon ça c’est ma fierté, mais sinon, j’ai toujours quelques difficultés suite au changement de direction d'il y a 2 ans. Je me remets sans cesse en question…
- Je suis incapable d’ouvrir un livre depuis plus d’un mois. J’y arrive plus, ça me désespère.
- Saïmon parle beaucoup. C’est un chiencharondelle. Il court et ramène ses jouets comme un chien, fait ce qu’il veut comme un chat, et roucoule comme une hirondelle. J’ai peur d’enfanter un jour quand je vois les résultats de mes méthodes d’éducation.
- Je suis une folle furieuse. J'ai acheté des billets pour aller voir Depeche Mode en concert le 25 juillet prochain, à 20h, alors que j'atterrirai le même jour, si tout va bien, à 17h. Ça va être chaud ! Mais j'y crois !
- Ne me demandez pas comment ça va en amour, ou avec monsieur brocoli, si j'en parle pas, c'est qu'il n'y a tout simplement rien à dire.
- Les amis, par contre, du pur bonheur, ce sont des mi-cho-kos d'amour, savoureux, doux, et intenses.
Alors ?
...
...
Heureuses ?
Tous les papiers administratifs que vous voyez ici étaient dans le carton où vit dorénavant Saïmon.
Ils n'ont pas été triés depuis environ 2 ans. J'y ai retrouvé toutes sortes d'affaires, comme de vieux rapports d'impôts français, un dossier d'immigration, des résultats de frottis de 2001, une photo de mon ex à poil, des cartes d'anniversaire de 2006, environ 57 relevés de compte français jamais ouverts, et des résultats d'analyses sanguines me révélant enfin mon groupe sanguin (je ne l'ai jamais su, il n'a jamais été inscrit sur mon carnet de santé, et même si j'avais déjà lu ce papier, on dirait que je l'avais déjà oublié).
Du coup... quitte à vider le carton, j'ai trié et j'ai rangé.
Comme quoi les concours de feignasse, ça rend moins feignasse.
Je ne l'ai pas cherchée, elle s'est imposée. Comme ça, pouf, sans prévenir.
Je montais tranquillement mon petit sentier, et puis par réflexe, je me suis retournée pour voir le chemin parcouru. Je ne pensais pas que j'allais l'observer si longtemps vous voyez, c'était pas voulu.
C'est là que je me suis rendu compte qu'en fait je manquais un peu de souffle, et que dediou la dernière pente était vraiment rocailleuse et abrupte quand même. Alors vu que j'aime ma santé et bien j'ai décidé de respirer tranquillement, de faire le truc du inspire-expire, inspire-expire, etc... le temps que ça se calme. Je dis ça parce que j'ai de mauvais souvenirs du collège quand on faisait la scrogneugneu de course de relais à la fin du 1er trimestre, et qu'à chaque fois je manquais de vomir. Dégueuler pour du sport, ça m'écœure. D'ailleurs, j'en ai vu plus d'un gerber son thé et ses petits raisins secs. Après c'était la course de haies vous voyez, et c'était moins sympathique.
Donc bref, je disais que je reprenais mon souffle tranquilou-bidou, alors que j'observais le mur d'escalade que j'avais grimpé il y a quelques temps. Je m'en rappelle hein, j'suis pas idiote, mais là, vu d'en haut, sous un autre angle, c'est pas pareil en fait. Ça donne presque le vertige ce truc. Pis vous savez, on voit vachement mieux comment on aurait pu contourner l'obstacle, prendre l'autre chemin, celui de la forêt. Alors c'est sûr que d'en bas, je ne pouvais pas vraiment savoir ce que j'allais trouver derrière cette étendue d'arbres, mais je me rends compte que j'aurai dû me faire confiance, j'aurai dû m'accorder plus de valeur en choisissant un chemin, certes obscur, mais moins dangereux. Parce que les failles, je les voyais, mais je me pensais plus fine que les autres moi, je pensais que je pouvais me faufiler, comme ça, de côté, en serrant bien les fesses et en rentrant le ventre.
Alors voilà, j'ai vu tout ça, et sans m'en vouloir, je me suis juste dit : "Ma p'tite fille, maintenant ça suffit ! La prochaine fois que tu croises un randonneur qui te propose de partager son saucisson, vérifie d'abord qu'il n'y a pas de gros poivre noir parce que quand tu l'écrases sous tes molaires, t'aimes pas trop ça, et surtout, prends le chemin qui te conviens le mieux tu vois, même si son sauciflard est pas si dégueu, parce que risquer de se faire une entorse à chaque pas, et se hisser sur des gros rochers, c'est quand même pas ce que tu préfères, pis en plus tu le sais que t'as pas de force dans les bras. Donc bon, penses-y bien ma p'tite fille, parce que le sommet se rapproche tranquillement mais quand même assez vite, et plus ça monte et plus c'est difficile. Alors gardes-toi un peu d'énergie pour là-haut quand il y aura moins d'oxygène okay ? Bon, bin maintenant, continue feignasse".
Donc c'est reparti.
Play again.
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